J'crois que ... ~ Thibaut

J'crois que …

Enola sortait de deux heures de colles ennuyante. Quoi de mieux pour égayer votre journée ? Elle baîlla profondément. Tout ce qu'elle voulait, c'était passer sous la douche, et s'enfermer dans sa chambre, ou elle n'avait pas encore de coloc. C'était merveilleux, que d'être seule, dans une chambre ou tu t'es déjà installée. A vrai dire, ça faisait deux jours qu'elle n'avait pas vue Thibaut personnellement. Ils se croisaient, se jetaient des regards, mais ils ne s'étaient pas encore parler. Et pour avouer, il lui manquait terriblement. Ses derniers jours avait été des plus riches en émotions, et deux jours d'accalmie, sans lui, c'était … étrange.
Enola sortit de la douche, son t-shirt noir trop large pour elle. C'était un t-shirt d'homme, qui lui arrivait mi-cuisse, et elle ne portait rien comme bas. Juste ses sous-vêtements. Et ce t-shirt lui rappelait beaucoup de souvenirs. Sur le t-shirt était écrit en blanc "Exil Social". Le nom de son groupe préféré, à elle et à son ami. Le seul qu'elle avait, en dehors de ce lycée.
Elle ouvrit la porte en grand, et ce qu'elle vit l'étonna. Thibaut. Alors c'était lui, son fameux coloc ? Elle rougit. Il semblait dormir, une main sur les yeux et Enola n'osa pas le réveiller. Elle s'approcha de son lit, se pencha auprès de lui et l'embrassa sur le bout du nez en lui marmonnant quelque chose en français, que seule elle pouvait comprendre.
Des vers.

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Thibaut était dans sa nouvelle chambre. Ne demandez pas pourquoi il n'y était pas avant, lui même ne sait pas. Tout ce qu'il avait appris en arrivant là, c'était qu'il n'y avait qu'une seule personne : une fille. Elle avait laisser ses affaires en plan, partout. Les deux autres lits étaient libres, ce qui voulait dire qu'il seraient deux. Il espérait ne pas tomber avec un des boulets de la piscine. Il tenait dans ses mains quelques lettres, que la directrice lui avait donné quelques minutes auparavant. Il avait vu des lettres de colles, et il pariait sur combien. Pour la première, 3 ? Et la deuxième, 4? Il n'en savait trop rien. L'autre lettre, par contre n’annonçait rien de bon : ses parents. Il voulut l'ouvrir, mais abandonna. Il était trop fatigué par tous les événements des derniers jours. Par la piscine, par la cafet' ... par Enola. Ils s'évitait un peu dans les couloirs, n'osant pas parler. Il en était désolé, et voulait lui reparler. C'en serait peut être l'occasion, bientôt .. il décida que la prochaine fois qu'il la verrait, il lui parlerait.
Il se posa lourdement sur son lit en fermant les yeux, mais soudain, la porte s'ouvrit. Il décida de rester les yeux fermés, pour voir était sa "coloc' ". Qu'elle ne fut pas sa surprise lorsqu'il vut .. Enola ! Son cœur battait un peu plus vite. Il décida quand même de garder les yeux fermés.
Enola s'approchait de lui et lui fit un baiser sur le bout du nez. Thibaut en profita pour ouvrir les yeux, la prendre par cou d'une de ses main, et lui déposa délicatement un baiser sur ses lèvres. Il se recula doucement, de façon à ce que sa tête soit sur son oreiller.

-Au fait, j'ai compris ce que tu as dis ..

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J'crois que …

Lorsqu'Enola finit de marmonner, Thibaut ouvrit les yeux. Elle rougit. L'avait-il surprit en train de lui embrasser le nez ? Une main passa sur le cou d'Enola, et la poussa en avant, jusqu'à ce que leurs lèvres se touchèrent.
Elle eut des papillons dans le ventre. C'était une sensation magique, qu'elle n'avait jamais connu auparavant. Ses lèvres avaient un goût sucré. On pouvait largement dire qu'elle préférait le baiser de Thibaut à celui de Jules ! Il se recula après, et lui dit ;

-Au fait, j'ai compris ce que tu as dis ..

Enola rougit d'avantage. Les vers étaient des vers d'amours, elle n'aurait jamais cru qu'à peine murmurer, il aurait compris. Elle bégaya, se passant une main dans les cheveux pour les repousser en arrière.

- Ah … e-euh …

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- Ah … e-euh …
-T'es jamais demandé d'où je venais ? D'où venait mon accent ?

Il sourit. Il savait qu'Enola était gênée. Il la regardait, et ne regrettait pas de l'avoir embrassée : elle était magnifique. Il la détailla du regard avec un sourire en coin. Si elle avait été plus près, il aurait encore put l'embrasser. Ce sentiment était étrange, il se sentait attirer par elle, que se soit physiquement ou moralement. Il se releva un peu, de façon à ce que le nageur soit assis sur son lit.

-On a pas beaucoup parler ces derniers jours.

Il se passa la main dans ses cheveux, près à rattraper le temps perdu. Il l'avait enfin avoué. Il avait des sentiments pour cette petite rebelle. Il soupira, lui sourit.

-Un baiser veut pas dire grand chose .. 'fin si.. mais je pense que des mots ..

Il souffla, hésitant .

-Je t'aime.

Il avait dit ces quelques mots en français, et attendait sa réaction avec impatience.

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J'crois que …

Le jeu ne comptait plus, et tout ce dont elle avait envie, c'était de l'arrêter. Elle le ralentirait le plus possible si il le fallait.

-T'es jamais demandé d'où je venais ? D'où venait mon accent ?

Effectivement, il n'avait pas l'accent anglais. C'était étrange, dans le fond. Elle, elle parlait français depuis toujours, mais c'était la langue de son père qui l'emporta.

- J'avoue, tu as l'accent français. J'avais pas remarqué avant.

Elle lui sourit. Elle était gênée, mais heureuse. Si elle n'avait pas était qu'en t-shirt, elle aurait sauté sur le lit. Elle ne pouvait voir que la réalité en face : elle aimait Thibaut. Elle l'aimait, énormement. Soudain, il se releva, pour finir en position assisse sur son lit.

-On a pas beaucoup parler ces derniers jours.

- Oui. Et tu m'as manqué.

Elle l'avouait, et tant mieux. Avec Thibaut, elle pouvait baisser le masque, malgré qu'il soit difficile à décrocher. Il passa sa main dans ses cheveux, et Enola le trouva encore mignon quand il était gêné.

-Un baiser veut pas dire grand chose .. 'fin si.. mais je pense que des mots .

Enola garda le silence tandis qu'il soupirait et commençait à ouvrir la bouche.

- Je t'aime.

Il l'avait dit en français. Elle lui sauta au cou, ce qui les fit renverser en arrière tout les deux et parla elle aussi en français.

- Moi aussi, Thib. Moi aussi je t'aime.

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- J'avoue, tu as l'accent français. J'avais pas remarqué avant.
-Et je parle aussi couramment islandais, mandarin, latin et espagnol.

Il rit. Il n'avait rien vécu de pareil depuis .. depuis Alize. Il fallait l'avouer. Il remonta une de ses jambes sur son torse.

- Oui. Et tu m'as manqué.
- Toi aussi.

Il lui sourit. Il aimait la façon dont elle s'exprimait : simplement, avec clarté. Il savait qu'Enola le regardait, il fit donc la même chose, les yeux dans les yeux.
Alors, Enola se jeta dans les bras de Thibaut : il avait attendu ce moment, il était en fin arrivé .. Thibaut passa sa main derrière son dos, en l’enlaçant délicatement, et déposa un baiser sur son front.

- Moi aussi, Thib. Moi aussi je t'aime.

Il ne dit rien, et la serra dans ses bras. Malheureusement, une vague d'émotions le submergea. Il pensa encore à Alize .. son ancienne petite amie .. il chassa ses idées noires de la tête et regarde Enola en souriant.

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J'crois que …

-Et je parle aussi couramment islandais, mandarin, latin et espagnol.

Enola rit de bon cœur. Jamais, jamais elle n'avait connu un amour aussi fort. Malgré qu'il soit en danger, à chaque moment. Elle savait que Thibaut pourrait découvrir qu'au départ, c'était pour un mauvais tour. Mais à chaque fois qu'elle essayait d'oublier, elle n'y arrivait jamais. Sauf quand elle était avec Thibaut. Lorsqu'elle lui dit qu'elle aussi, elle lui avait manqué, son sourire s'élargit.
Enfin, lorsque Thibaut la rattrapa, il l'enlaça tendrement et l'embrassa sur le front. Elle posa sa tête dans le creux de son épaule, comme pour s'y conforter. Elle était heureuse. Avec une personne, elle n'était pas obligé de jouer la rebelle, malgré que dans le fond, elle le savait, c'en était une. Rien que pas son histoire, on le devinait.
Elle resta dans ses bras un moment, puis décida de parler.

- Est-ce que … tu as déjà connu un amour … pareil ?

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- Est-ce que … tu as déjà connu un amour … pareil ?

Thibaut se tortilla sur place à cette question. Que lui dire ? La vérité ? Lui mentir ? Il ne savait pas quoi faire. Il ne voulait pas lui mentir mais il voulait ne voulait pas lui dire. Si il ne répondait pas tout de suite, la réponse ferait préparée.

-Bah ... pas comme celui là, différent, quoi.

Il décida de faire le mystérieux. Après tout, ce n'était pas ce qu'il faisait depuis toujours ? Il souffla et son cœur se tordit. Il ne pouvait pas lui mentir, ça lui ferait du mal.

-Elle s’appelait Alize. C'était ma petite amie .. il y a un an. Elle a déménagé. J'ai pas eu de nouvelles d'elle depuis.

Thibaut serra Enola dans ses bras, pour lui prouver qu'il n'éprouvait plus rien pour Alize, mais pour elle. Il espérait qu'elle comprendrait.

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J'crois que …

Il se tortilla. On aurait dit qu'il était gêné. Enola frémit pendant quelques instants. Et si oui ? Et puis qu'attendait-elle de cette question ? Elle voulait savoir.

-Bah ... pas comme celui là, différent, quoi.

Différent ? Elle ne posa pas de question, mais ce terme l'intrigua. Que signifiait différent ? Pas pareil ?

-Elle s’appelait Alize. C'était ma petite amie .. il y a un an. Elle a déménagé. J'ai pas eu de nouvelles d'elle depuis

Enola soupira. Elle était soulagée, malgré que ça puisse faire mal à Thibaut. Elle ne voulait pas que quelqu'un lui prenne sa place, car elle savait de quoi elle était capable. D'exploser, comme une bombe. Depuis longtemps, elle était resté lucide, imperturbable. Ses sentiments ne prirent jamais le dessus. Mais là, oui. Et si il le fallait, elle emploierait des moyens pire que cruels.
Et s'il lui posait une question difficile ? Comment elle réagirait ? Mentirait-elle ? Elle sentit Thibaut l'enlacer plus fort, et c'est ce qu'elle fit aussi. Elle lui murmura, lentement.

- Promet moi, promet moi que si je fais une bêtise, tu me pardonneras. S'il te plaît.

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- Promet moi, promet moi que si je fais une bêtise, tu me pardonneras. S'il te plaît.

Thibaut titilla à cette phrase. Que voulait-elle dire ? Il haussa un sourcil, signe d’inquiétude. Une bêtise ? Que pouvait-elle de toute façon ?

-Oui. Oui, je te pardonnerais.

Il avait sorti cette phrase naturellement malgré son agacement. Elle avait réussi à piquer sa curiosité.

-Et toi ? Tu as déjà eu un petit ami ?

Il sentait qu'il avait touché quelque chose. Une info, peut être ? Il lui sourit, en l'embrassant encore une fois. Il frissonna : il adorait cette sensation. Il n'attendit pas la réponse de la jeune femme. Il prit la lettre de ses parents, qu'il avait complètement oublié. Il l'ouvrit, la lut, une fois, puis deux. Il la lâcha brusquement. Impossible, ils ne pouvait pas lui faire ça !

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J'crois que …

Elle vit Thibaut hausser un sourcil, signe qu'il ne savait pas. Un poids se libéra de ses épaules. Mais elle savait qu'il le découvrirait un jour. Peut-être.

-Oui. Oui, je te pardonnerais.

- Merci Thib.

Que dire de plus ? Mais Thibaut semblait avoir enfin une question. Elle commença à s'inquiéter intérieurement. Elle s'imaginait même, comme quand elle était petite, que plusieurs alarmes de toutes les couleurs s'allumaient dans son cœur.

-Et toi ? Tu as déjà eu un petit ami ?

Il ne la laissa pas répondre. Thibaut sourit et l'embrassa. Des feux d'artifices explosèrent dans son ventre. C'était à la fois pire et meilleur que les papillons. Elle sentait que rien n'y personne ne le séparerait de lui. Elle oubliait tout avec lui, que ce soit ses problèmes, ses colles. Soudain, il ouvrit une lettre qu'elle n'avait pas remarquée, avec d'autres. Elle y jeta un coup d'œil. Des colles. Enola eut une super idée. Elle irait en colle avec lui. Personne ne la refuserait, elle le savait.
Mais lorsqu'elle vit le visage déconfit de Thibaut, elle s'inquiéta.

- Thib ? Ca va ?

Elle priait intérieurement pour que tout allait bien, que rien ne compromettrait leur relation.

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Il ne pensait plus à rien. Pas même à Enola. Enfin si, bien sûr, car ce serait grâce, ou à cause d'elle qu'il serait obligé de faire son choix. Il méprisait ses parents en cet instant. Pour la première fois depuis son arrivée, il se demandait comment ses petites sœurs allaient.

- Thib ? Ca va ?
- NON PUTAIN !

Il avait dit ces mots avec énervement. Il regretta aussitôt son geste. Pour se faire pardonner, il l'embrassa sur le cou.

- Désolé ..

Il lui tendit la lettre. Ses parents lui avait écrit que ils en avait ras le bol qu'il soit collé, et pour lui apprendre, lui laissait deux choix : le premier, rester dans le lycée en arrêtant ses cours de natation et chant. Le deuxième, il continuait ces activités ... mais en quittant le lycée. Il était perdu et ne savait pas quoi faire.

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J'crois que …

- NON PUTAIN !

Enola sursauta. Pourquoi lui criait-il dessus ? Il n'avait vraiment pas l'air d'aller bien. Pendant quelques secondes, elle le compara à son père, et regretta vite cette pensée. Elle pressentait que c'était de sa faute. Soudain, Thibaut se rendit compte qu'il venait de s'emporter trop vite et il embrassa dans le cou, qui elle, l'embrassa sur la bouche.

- Désolée ..

- Thibaut … ?

Elle lut toute la lettre. Lorsque la lecture fut finit, elle le regarda dans les yeux. Elle était au bord des larmes. Jamais jusqu'à présent, elle n'avait pleuré ici. Même pas toute seule. Et c'était ici, dans cette petite chambre que peut-être, elle pleurerait.

- C'est de ma faute … Désolé ...

Elle se dégagea de Thibaut avec lenteur, comme si elle ne voulait pas le blesser d'avantage.

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- C'est de ma faute … Désolé ..

Thibaut vu qu'Enola pleurait quasiment. Il n'aimait pas voir les gens pleurer. Thibaut la regarda comme un enfant. Pourquoi se dégageait-elle de ses bras ? Il avait fait quelque chose de mal ? Il se releva immédiatement, et s'approcha de la rebelle doucement, la prit par les hanches et l'enlaça.

-Mais non, ce n'est pas de ta faute voyons .. pourquoi tu te mets cette idée dans la tête ?

Thibaut réfléchissait. Il perdrait Enola ou ses passions. Un cours instant, il eut envie de tout casser. Mais il savait ce qu'il devant abandonner. Au fond de lui, il le savait. C'était l'amour . L'amour prenait le dessus. Il soupira, près lui aussi de verser quelques larmes.

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J'crois que …

Thibaut se rapprochait d'elle, la prenant par les hanches et l'enlaçant. Elle se sentait tellement coupable qu'elle aurait pu sauter de la fenêtre, si l'amour ne la retenait pas prisonnière.

-Mais non, ce n'est pas de ta faute voyons .. pourquoi tu te mets cette idée dans la tête ?

Enola baissa la tête, et se mordit la langue pour ne pas pleurer. Mieux vaut que le sang coule que les larmes. C'était ridicule, d'être planté là, au milieu de la salle, les larmes aux yeux. Et pourtant, Thibaut l'aidait à surmonter ça, malgré que c'était lui qui était le plus dans la merde.

- Je n'aurai jamais du frapper cette fille, je n'aurai pas dû te proposer de manger avec moi … Tout serait différent … Tu aurais évité les colles, et la lettre de tes parents … Ils s'inquiètent pour toi.

Enola se tourna vers lui et sourit d'un air triste. Il avait des parents. Le seul parent qu'elle avait, c'était son père. Son pervers et fou de père.

- Si tu veux continuer tes activités, tu peux. Je ne t'en voudrais jamais.

Et elle posa sa tête contre l'épaule de Thibaut, sentant un liquide chaud couler sur sa joue.

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-Je n'aurai jamais du frapper cette fille, je n'aurai pas dû te proposer de manger avec moi … Tout serait différent … Tu aurais évité les colles, et la lettre de tes parents … Ils s'inquiètent pour toi.
-Si tu as bien fais. Sinon .. sinon on serait pas ensemble. Et puis on s'en fout de mes parents hein ?

Prononcer ce mot lui procurait un instant de bonheur. Ensemble. Ils l'étaient. Il avait fait son choix.

- Si tu veux continuer tes activités, tu peux. Je ne t'en voudrais jamais.
-Laisse tomber. T'es folle. Jamais je partirais de ce lycée. Pour toi.

Il avait choisi d'abandonner ses passions pour son amour envers cette magnifique personne. Quoi de plus romantique ? Il se le demandait. Il se mit à chanter dans les bras d'Enola. Il l'entraîna pour danser. Une chanson lente pour un petit slow ? Oui pourquoi pas. Il susurra ces derniers mots :

-Laisse toi faire.

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J'crois que …

-Si tu as bien fais. Sinon .. sinon on serait pas ensemble. Et puis on s'en fout de mes parents hein ?

Entendre ça, l'avait fait pleurer d'avantage. Être ensemble. C'est ce qu'ils voulaient, au prix qu'il laisse tomber toutes ses activités. Enola culpabilisait chaque fois d'avantage, mais elle était heureuse avec lui. Et personne ne lui enlèverait ce bonheur là, malgré les larmes.

-Laisse tomber. T'es folle. Jamais je partirais de ce lycée. Pour toi.

Elle le regarda dans les yeux. L'amour, c'était donc faire des sacrifices ? Elle sécha ses larmes lorsqu'il l'invita à danser. Il chantait une chanson de slow. C'était simplement magnifique. Elle posa sa tête sur son épaule, pour chanter avec lui. Elle se sentait si bien, et si coupable …

-Laisse toi faire.

Et c'est ce qu'elle fit.

- Je t'aime, Thibaut.

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J'crois que ..

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- Je t'aime, Thibaut.

Ce petit moment de bonheur intense entre Thibaut et Enola sera inoubliable. Chanter dans une chambre, tout les deux, en exécutant un slow, c'est pas magnifique ? Et si romantique ... Thibaut s'arrêta de chanter lorsqu'il n'en pouvait plus. Il se coucha sur son lit. Il n'avait jamais été aussi heureux. Soudain, son téléphone sonna. Tiens ? Son père ? Bizarre. Il ne l’appelait jamais. Il décrocha, mais quelle ne fut pas sa surprise quand il entendit la petite voix d'Isabelle !
-Allo ? Thibaut ?
-Isa ! Comment tu vas ? Et Suzie ?
-Bien, bien !
-Pourquoi tu chuchotes ?
-J'ai pris le téléphone pour t’appeler, j'avais pas le droit ! Maman et papa se disputent .. j'ai peur !

Thibaut eut soudain une boule dans le ventre. Il était sûr que ses parents se disputaient à cause lui . Et comme d'habitude, sa mère devait le défendre. Elle ne devait pas être d'accord avec Louis, surement pour sa punition ?

-T'inquiète. Ca va passer ..
-Non ! C'est depuis ce matin ! On a peur on sait pas quoi faire !
-Restez dans ta chambre. Ne bougez pas et ne dites rien. Rappelez moi si il y a du nouveau.
-Ok !
-J'vous aime. Bisous.
-VITE PAPA ARRIVE !

Et la communication coupa. Thibaut stressa d'un coup. Qu'allait-il faire aux jumelles ? Il n'en savait rien. Il commença à sa ronger les ongles, geste qu'il faisait quand il était inquiet.

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J'crois que …

Enola était épuisée, elle aussi allongée sur son lit, repensant au slow. Que dire ? Il était simplement magnifique. Malgré qu'elle ait pleuré, c'était le seul et unique slow qu'elle aimait autant.
Lui aussi, il était allongé sur son lit. Ils étaient épuisé à avoir autant chanté, autant dansé. Elle ne savait même plus combien de temps ils l'avaient fait. Mais une chose était sûre, elle ne l'oublierait jamais.
Une sonnerie fit sortir Enola de sa rêverie : celle du portable de Thibaut. Quand il décrocha, il fut étonné. C'était une certaine "Isa" à l'appareil. Il parlait aussi d'une Suzie. Enola se releva pour s'approcher de celui qui était à présent, son petit copain.
Elle comprit aussitôt que ça devait être ses sœurs. Elle n'avait donc pas de souci à se faire, mais la tension de Thibaut, quand la communication coupa, était palpable. Que se passait-il ? Elle le prit dans ses bras par derrière. Il sentait si bon …

- Thibaut, raconte moi tout.

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Thibaut s'inquiétait toujours. Si son père s'énervait de trop, il savait ce que ça pouvait donner. Il se rappela le jour où il était rentré trop tard de chez ses amis. Pas beau à voir.

- Thibaut, raconte moi tout.

Il stressait vraiment, se défait des bras d'Enola pour tourner dans la pièce comme un fauve en cage. Il lui raconta ce qu'il savait. Son téléphone ressona, et ce fut sa mère à l'appareil.

-Thibaut !
-Maman ? Qu-est-ce qu'il y a ?
-Ton .. ton père .. j'ai pas pu le retenir ! Il ..
-IL QUOI MAMAN ?
-Il débarque au lycée .. les jumelles sont effrayés, Louis leurs a crié dessus en voyant qu'elles avait pris son téléphone ..
-NON PUTAIN !

Il raccrocha. Il prit son oreiller et se mit la tête dedans en criant et s'affala sur son lit, anéanti.

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Thibaut se défit de l'entreinte d'Enola, et lui raconta tout, en faisant les 400 pas. Il n'allait pas bien, mais vraiment pas bien. Elle aurait voulu faire disparaître tout ses problèmes, mais elle ne put que s'assoir à même le sol, les jambes croisés, et le regarder avec tendresse et tristesse. Le téléphone ressonna. C'était sa mère. Thibaut cria à mainte reprise.

-NON PUTAIN !

Elle se leva comme prise de folie. Malgré qu'elle ne soit qu'en t-shirt, les cheveux en bataille et le mascara coulant, voir Thibaut comme ça, elle ne supportait plus. Et lorsqu'il se mit à crier dans son oreiller, son cœur se déchiqueta. Pourquoi ? Pourquoi fallait-il que ça arrive maintenant ? En ce moment même, elle était bien contente que son père soit très loin, encore en liberté, à se faire enculer en dépensant tout l'argent familial dans un casino. Cette pensée la rendit malade et joyeuse à la fois. Elle ne pouvait pas faire grand-chose pour Thibaut, à part l'aimer, le peu de temps avant que son père ne vienne tout détruire. Elle ouvrit un étui, l'étui de sa propre guitare. Elle s'asseya sur le lit de celui qu'elle aimait, et entonna la chanson qui lui servait de berceuse, Give Me Love. Malgré qu'elle ait chanté et danser avec lui, tellement longtemps que sa voix aurait pu se briser en deux, elle chanta et joua.
Elle espèrait juste que ce temps n'était pas perdu.

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Enola chantait. C'était comme si il était transporter ailleurs, dans une galaxie inconnue. Il entama le refrain avec elle et prit aussi sa guitare. C'était magique. Il ne pensait plus à ses problèmes et tant mieux. Une fois la chanson finie, et prit Enola par la taille et l'amour le rattrapa au galop. Il l'embrassa une fois, puis deux. Il lui chuchota des mots doux, des mots gentils, des choses adorables. Il l’aimait tellement .. Un de ses amis téléphona mais Thibaut laissa son téléphone sonner, et embrassa Enola encore et encore : dans le cou, sur les lèvres .. Il lui murmura des choses que seuls eux peuvent savoir. Thibaut se leva et regarda par la fenêtre : son père n'était pas là. Il prit Enola par les épaules pour la lever, et l'embrassa, comme à chaque fois. Il ne pouvait pas s'arrêter. Il l'aimait de toute son âme, tout son coeur. Il aurait donner sa propre vie pour elle.

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J'crois que …

Thibaut reprit la chanson avec elle. C'était simplement sublime.
A la fin de la chanson, Enola n'avait plus de voix, mais ce n'était pas bien grave, il n'y avait plus rien à dire. Thibaut la prit par la taille, et l'embrassa. Elle lui rendit chaque baiser, et quand il l'embrassa sur le cou, elle frissonna. Cette sensation sur sa peau … elle en avait la chair de poule. Plus rien au monde ne comptait à présent. Que ce soit ses problèmes, ses heures de colles, tout. Il lui murmura des mots que jamais elle n'avait goûtés, et à chaque fois, malgré sa voix éraillait, elle lui rendit ses paroles. C'était un échange de mots doux, de mots gentils qu'elle n'étalerait pas sur des papiers. C'étaient les gens de mots qu'on ne dit que quand on aime vraiment. Et quand on aime, on ne compte pas. Le téléphone de son amour sonna, mais il ne fit rien : il continua de l'embrasser, encore et encore. Et puis il partir voir à la fenêtre, en prenant Enola par les épaules. Il n'y avait personne. Et puis, personne ne les séparerait. Même pas son père.
Si il le faut, elle irait se battre pour lui. Elle l'aimait. Il l'aimait.
Ils s'aimaient, et cette sensation était des plus magnifiques.

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Un instant de pur plaisir. Voilà ce qu'il venait de vivre. Et il avait enfin trouver le mot qu'il cherchait pour Enola : une drogue. Enola était une drogue pour lui. Il entendit une voiture. Il regarda. Son père.

-Merde. On fait quoi ? On reste là ou on va ailleurs ?

Il fit une moue étrange. Son père avait gâcher se moment parfait ! Thibaut tournait encore en rond. Ce n'était pas possible. Et qu'allait-il dire en voyant Enola ? Comme avec Alize ? Il n’espérait pas.
Tout sauf ça .. pensa-t-il.
Que faire, quand on est pris au piège dans une pièce avec un père fou à vos trousse ? Rien. Ou le fuir. Il ne voulait pas embarqué sa petite amie là dedans. Il l'enlaça, et encore une fois, l'embrassa. Rien que d'y penser, il frissonna.

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J'crois que …

Enola allait exploser de bonheur, et elle le savait. Elle avait la chair de poule, la tête qui tournait. Thibaut la rendait folle. Complétement folle. Soudain, un bruit de voiture. Une voiture qu'elle ne connaissait pas, et qu'elle ne voulait pas connaître.

-Merde. On fait quoi ? On reste là ou on va ailleurs ?

Elle regarda Thibaut faire la moue. Il était mignon, même quand il faisait la moue. Elle le regarda avec tendresse : elle savait exactement ce qu'elle devait faire. Thibaut l'enlaça et l'embrassa, peut-être pour le dernière fois. Puis elle se dégagea de son entreinte.

- Laisse moi faire, et ne t'inquiète pas. Tu ne partiras pas.

Elle enjamba la fenêtre, comme pour sauter dans le vide. Elle savait exactement ou elle se trouvait, et comment atterrir. Le vent lui souffla dans le visage. Un faux pas, et elle se cassait la cheville. C'était une des petites fractures qu'elle rencontrait souvent, à sauter des fenêtres. Le plus grand risque, c'était la mort si elle tombait la tête la première.
Elle frémit. Et si c'était vraiment la dernière fois qu'elle voyait Thibaut ? Elle regarda dans le vide. Son père était à présent sur la pelouse du jardin, scrutant les environs. Elle sauta.

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» Donne moi ta patte, Croche. ~ Thibaut.